Les5roues2laMain

On quitte l’hotel, impatients de passer cette frontiere, mais on a du mal a trouver la route pour s’y rendre… il n’y a aucun panneau “Mongolie”. Avec un peu de nez on trouve une barriere, c’est ici ! On attend parmis plusieurs minibus devant cette grille qui ne s’ouvre que rarement. On ne comprend pas trop la logique de passage, mais d’un coup, on nous fait signe de passer… Facing control, douane, re-facing control, ils n’ont pas le courage d’ouvrir nos sacoches comme a l’entree ! Le policier (on ne sait pas trop a quoi il sert celui la, mais il nous fait bien rire) cherche a tout prix a apprendre des mots de courtoisie en francais, tout tourne autour du mariage et de l’amour, on comprendra ensuite qu’il a un petit faible pour une des douanieres… On nous libere du cote russe, et on fonce vers la douane mongole. La, rien de complique, cela faisait longtemps qu’on n’avait pas passe une frontiere aussi facilement… On montre nos passeports, on echange quelques dollars, et hop, on franchit les grilles marquees du sceau mongol ! Ca y est ! On ne pourra jamais revenir sur ca : on est entre en Mongolie ! Au bout de 5 minutes, le compteur affiche 5000 km !! Belle coincidence.

 On se rend vite compte que notre carte n’est pas hyper precise puisque parfois, au lieu du village indique nous croisons 2 maisons… On n’est pas au bout de nos surprises ! On se rend vite compte qu’il faut saisir chaque occasion de se ravitailler. Notre premiere pause dans une petite epicerie nous permet d’attraper une bonne idee de visite : nous essayerons d’aller voir un monastere dans la steppe, selon nos interlocuteurs, ca vaut le detour, mais on ne sait pas pourquoi. Nous sommes ouverts a toute proposition, et prenons note du renseignement.  Depuis notre petite affaire avec le consul kazakhe, nous sommes un peu perdus dans nos envies en Mongolie… jusque la, nous traversions le pays sans chercher specialement a voir ce qu’il y a a voir puisque le but etait autre, ce qui nous permettait de ne pas etre decu… Avec ce gros changement d’itineraire, nous devons choisir ou nous allons, car nous pourrions etre a Ulan Bator en 4 jours si c’etait le seul but…

Nos deux premeirs jours en Mongolie nous epuisent par la chaleur et la force du soleil. Il fait 30 degres, alors qu’il y a 3 jours seulement on avait des gelees… On fait donc notre premiere nuit a la belle puisque la nuit derniere il a fait 10 degres… La nuit est etoilee, et le reveil splendide !

Sur la route pour Dakhan, nous croisons des vaches, des chevaux, et meme des chameaux !! Ca fait un peu bizarre de voir ces grosses betes en liberte, surtout qu’on ne sait pas ce qu’elles pensent des velos… A l’entree de Dakhan, il y a un poste de police, et l’agent nous fait signe de nous arreter. Zut, la police mongole est peut-etre autant corrompu qu’en Russie… Apres nous avoir demande d’ou on venait, il tient a ce que nous prenions chacun une photo avec lui et nous souahite un bon voyage ! (On m’avait pourtant bien dit que les a priori n’etait pas une bonne chose…)

A Dakhan, on est un peu perdu…. pas par la taille de la ville (c’est pourtant la 2eme de Mongolie, mais cela ressemble a une grosse bourgade), mais parce que nous ne savons RIEN dire en mongol. En Russie, au bout d’un bon mois, on avait le vocabulaire pour tout ce dont nous avions besoin… le mongole a l’air d’etre une langue tres dure, sans aucun lien de parente avec nos langues europennes… dur dur ! Par chance, on rencontre Jerome, un hollandais qui vient pour la deuxieme fois dans ce pays, en camionnette depuis chez lui. Il connait donc quelques bons plans et nous facilite la tache de ravitaillement. Apres la pause repas, nous sommes abattus par la chaleur, mais resistons avec foce aux dizaines d’hotels qui nous font de l’oeil.

On se trouve un endroit szmpa pour une deuxieme nuit a la belle, mais a 1h30, reveil en sursaut par des bourasques de vent, il faut monter la tente en vitesse, le ciel est tres menacant. Une fois a l’abri, le temps ne se calme pas, et nous sommes content d’avoir fait vite meme si nous avons perdu un tapis de sol dans l’affaire. Le trajet devait surement etre trop long pour lui, et le vent allant directement vers Ulan Bator, il s’est senti des air de tapis volant de la steppe… On restera terres dans notre abri 24h en replantant regulierement les sardines qui s’envolent. Il y a du sable partout, et on a peur pour la tente… Je ne suis pas sure que Decathlon l’ait testee aussi longtemps dans ces conditions. Finalement elle tient tres bien, on devient meme fiere de notre petite tente ! 

Le “probleme” quand on reste au meme endroit plus d’une nuit, c’est qu’on se fait reperer, et qu’on a de la visite… On explique a nos visiteurs, a pied, a moto ou a cheval, qu’on ne reste pas la bien longtemps et qu’on reprend la route des que possible.

Avec un tel balayage du ciel, les saisons repartent a zero, et lorsque l’on remonte sur nos velos, on remet cagoules et grosses polaires ! Le vent souffle tous les jours, et nous ne pouvons parfois pas depasser les 10km/h en descente !!

Nous avons decide de quitter le route pour aller voir le monastere dont on nous a parle il y a quelques jours. Notre carte n’est pas tres precise et nous fait faire un aller retour de 15 km avant de trouver la piste. Enfin, nous nous engageons, c’est excitant de quitter les grands axes ! On fera les 35km de sable et de terre sous le vent et le soleil brulant. A un moment, rouge, grand, beau, le monastere est la, a l’autre bout de la vallee !! Nous sommes accueillis par un groupe de missionaires mormons qui visitent le coin. Tres agreable d’etre accueillis en anglais, par des gens qui aiment voyager ! Le couple canadien qui a l’air d’encadrer le groupe nous dit alors que les missionnaires etrangers mettent parfois plus de 9 mois a apprendre le mongol… on est rassures sur la difficulte de la langue !

On flane dans les jardin du monastere, re-rempli nos outres et gourdes, et on file se reposer dans un camp de yourtes. C’est la premiere fois que nous entrons dans une yourte, et meme si celle la est amenagee pour les touristes, on sent un calme et une serenite dans ces murs ronds en feutre ! Quel bonheur, au milieu de la steppe, de ne pas entendre le vent nous siffler dans les oreilles ou la tente claquer ! On profite bien du repos parce que demain les 30 km de sable nous re-attendent !

Depuis que nous avons quitte le monastere, deux chiens nous suivent. Ils dorment a la porte de notre yourte et l’un d’eux (rantanplan) trottent a cote de nous pendant pres de 50 km ! On pensait le semer sur le goudron, mais il est vaillant ! Il ne mange pas, boit tres peu, dors un peu plus loin de la tente quand on campe. Il n’est pas mechant mais un peu collant et on a du mal a s’en debarasser…

Un soir, alors que l’on campe dans le lit d’une reiviere assechee (ce sont des endroits tres agreables car bien caches du vent), 2 cavaliers viennent discuter un peu avec nous, ca les fait bien rire que l’on dorme la. Plus tard dans el soiree, l’un d’eux revient avec deux autres hommes. On discute un peu, ils nous font un demonstration de rodeo et retourne chacun chez eux. On est vraiment impressionnes de leur facilite a rester en selle quoi qu’il arrive !

Il y a des moments ou la difference de culture est un peu difficile a vivre, et cela s’accentue dans les villes. Ca ne manque pas en arrivant a Erdenet… On croise des gars bourres qui essayent de monter sur nos velos alors qu’on roule encore, certains tombent par terre, les gens sont colles et se touchent facilement les uns les autres. La ville nous stresse toujours un peu, quand on y arrive, il faut se fondre dans la circulation, trouver rapidement un lieu ou etre bien, ne pas trop se faire reprere tant qu’on n’a pas d’hotel… Finalement on trouve une chambre ! Nous prevoyons de rester deux jours ici afin de faire des courses sans les velos, donc plus calmement. La gerante de l’hotel nous fait comprendre qu’il n’y a pas d’eau chaude dans tout le quartier et ce, pour un temps indetermine… Made in Russia ! On profite quand meme de TV5monde, et on se console avec un crackage au supermarche.

On reprend la route (ou plutot le vent). En arrivant a Bulgan, le vent devient favorable, quel bonheur ! mais a la sortie de la ville, il n’y a plus de goudron. On ne va donc jamais reussir a depasser les 11km/h !

Dans les villages, on partage des moments de vie quotidienne avec les gens et surtout des enfants, quand nous allons a la fontaine, puisque ce sont eux qui sont charges de ramener les 50L a la maison ! Ceux qui ont un velo nous escorte ensuite et nous ne pouvons nous poser pour manger qu’une fois bien loin du village, sinon, ils osnt tout le temps dans nos pattes, a nous parler que en mongol et donc a repeter plus fort quand on ne comprend pas… De plus, des qu’on pose le pied a terre, ils viennent tater tout sur le velo, les pedales, la sonette, les vitesses qu’ils passent sans arret, les freins, le gonflement des penus, etc… Je n’ose pas imaginer ce qu’ils font avec les filles !

 

La particularite dans la steppe, c’est que quand une piste est abimee, on en trace un autre un peu plus loin.. ce qui ne nous aide pas du tout pour trouver notre chemin. Puisque ce n’est pas la carte qui nous aidera, on accepte volontiers l’aide des nomades qui sillonnent la steppe a moto. Ils nous reperent de loin avec leurs jumelles ! Apres quelques hesitations, nous sommes sur la bonne voie, l’axe principal entre Bulgan et UB, qui n’a rien de different des autres pistes ! C’est dur d’etre un touriste seul en Mongolie…

Le sable et les bosses nous enfourmillent les mains et les bras et je dois m’arreter regulierement. Mais nous avons plus de 90km de pistes a faire, avec, si tout va bien, un village a croiser. Heureusement que Pierre a pris sa boussole, parce que l’on ne croise personne durant toute une journee !!

On trouve bien le village indique sur la carte, et on s’y fait inviter a boire un the dans une famille. On voit alors que les gens qui ont une maison, vivent a 3 generatiosn dans une piece, pas beaucoup plus grande qu’une yourte ! A la premiere gorgee, le lait est tres surprenant ; on apprendra apres qu’il est coupe au lait de chevre… il va falloir s’y habituer. Nous goutons aussi des “bouz”, petit pain a peine cuit qui peut etre fourre a la viande.

Au moment de nous arreter le soir, alors que nous voyons environ a 20km a la ronde, pas une yourte en vue ! il y a vraiment de la place pour tout le monde dans ce pays ! Finalement il y avait du monde dans le coins puisqu’au bout de 6 km le lendemain, un cavalier vient a notre rencontre pour nous inviter a boire un the dans sa yourte. Je suis trop contenet de pouvoir entrer dans une yourte habitee !! 3 familles vivent sur le camp avec une centaine de chevaux. On assiste d’ailleurs a la capture d’un des plus tenances, c’est grandiose ! Dans la yourte, on nous offre du the puis du lait de chevre, on discute autour des cartes, et prend quelques photos. L’ambiance est detendue puisque le petit verre de vodka qui tourne de bouche en bouche se re-rempli sans fin !

Rassures de savoir qe le village n’est plus qu’a 27 km, on reprend la piste dans l’espoir de retrouver le bitume. Nous profitons de la riviere que nous devons traverser avec les velo a pieds mouilles pour nous laver de la poussiere de piste collee par la sueur depuis 3 jours. Ca fait du bien, meme si l’eau n’est pas tres clair du fait que les chevaux font la meme chose un peu plus haut… On traverse 2-3h de marais et en arrivant sur l’axe principal… ce sont des cailloux qui nous y attendent ! Nous sommes un peu demoralises. 200m apres la sortie du village, un parfait ruban noir recouvre la route, et nous pouvons finnalament glisser sur le goudron !

On peine a trouver un coin cache dans ces immensites sans arbres. Et pourtant il nous faut bien etre cache, puisque nous passerons la journee dans le tente a cause de la pluie ! C’est comme il y a 10 jours, les elements se dechainent et les saison reprennent a zero. Il a gele cette nuit, et quand on sort de notre tanniere, on voit les sommets enneiges.

Mais le goudron nous fait tellement plaisir et la route est vallonne, c’est un vrai plaisir ! On s’arrete dans un petit hotel le long de la route, dans l’espoir de se poser et de se laver, mais non seuleelnt il n’y a pas d’eau dans l’hotel (les toilettes sont des feuillets le long de la route), mais en plus, les enfants de l’hotel sont trop contents de passer quelques heures avec nous autour du livre d’images, d’un paquet de bonbons et de la carte de la Mongolie. Nous reussissons a savoir pourquoi les enfants ne sont pas a l’Ecole. Les vacances d’ete durent d’avril a septembre, surement pour permettre aux nomades de reagagner les paturages.

Au matin, la route s’arrete net, et c’est reparti pour 70km de piste !! On ne s’arretera que quand on verra du goudron…

A 65km d’UB, une petite intoxication alimentaire (Merci Monsieur Heinz) nous cloue a la tente par 35 degres… Des que ce semble aller un peu mieux, le soleil a fait des siennes et on se sent tout groggy… Mais on a envie d’y arriver a cette capitale tant convoitee !!

On reprend la route, aides par le bitume, s’arrete dans un Kafe (petit resto) pour un bol de riz qui nous fera tenir a petit rythme les km restants. Montees, descntes, paysages toujours aussi immenses, et d’un coup : c’est Ulan Bator !!!

15 km de boulevards bordes d’hotels, et nous arrivons dans le centre la ou sont concentrees les guesthouses, lieu de rendez-vous de tous les jeunes voyageurs. Deja quelques francais, des cyclotouristes, d’autres europeens qui sont la pour des trecks organises, c’est un meltingpot de rencontres ! De toute facon, on attend notre train pour la Russie, donc on profite de ce bouillon de vie et d’habitudes occidentales pour nous ressourcer.

Nous y rencontrons Lois, franc-comtois et realisateur d’un film dans le transsib’, Loic et Corinne, brestois venu en velo couche faire un tour d’un et demi en asie, Regis, qui fait des trecks de yourte en yourte, 2 autres couples qui voyagent a velo, des groupe d’Erasmus, etc…

Quel bonheur d’etre ici !!!